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"L'estampe ne saurait souffrir de manifeste, comme d'autres pratiques elle est intemporelle, plastique, et vivante.


La notion d'estampe ne saurait être fixée de manière (ou à portée) collective, elle est une rencontre personnelle.


Si l'estampe est un multiple, le multiple n'est pas une estampe.


Le caractère d' »estampe » est relatif à la plasticité d'une technique. C'est le cas des techniques de la gravure où absolument tous les paramètres peuvent être rappropriés par le créateur, du support à l'impression.
Ce n'est pas le cas des impressions numériques ou industrielles où subsiste un assujettissement à la machine, abandon de contrôle qui reste part intégrante du processus de création.


Le créateur pratiquant l'estampe doit pouvoir relativement facilement obtenir son propre matériel, gage de liberté, et se permettre de le remodeler complètement selon ses désirs.


La volonté mercantile de prostituer la notion d'estampe cache en fait le dernier vrai enjeu actuel de l'estampe : réaffirmer la notion d' »aura » d'une œuvre d'art, c'est-à-dire l'empreinte réelle d'une action, contrairement aux techniques industrialisées de copie dépossédant le créateur de processus de réalisation ; tel que cela est défini dès 1935 par Walter Benjamin dans « L'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique ».


L'estampe a la même portée que l'art ; les objectifs économiques, mercantiles, sociaux, et de cohésion ne sont que secondaires, et perversion de la notion de création artistique.


L'estampe n'a rien à voir avec l'image ; l'estampe est même la première arme à participer à la mise à mort de l'image."

Dixit et scvlptit, Lucius Fhyleomerras,
Roubaix, le 8 mai 2012
Version gravée sur lino.